Au Québec, le nombre de postes vacants a pratiquement doublé depuis 2004, atteignant 3,9 % alors qu’il s’établissait à 2 %. C’est la province canadienne où les besoins de main-d’œuvre sont les plus urgents. L’emploi transport n’est pas le seul visé. Tour d’horizon pour bien situer la problématique dans son ensemble.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une faible rémunération, avoisinant le salaire minimum, n’est pas le principal facteur du manque de personnel. Pour en témoigner, cette étude de la situation réalisée par Statistique Canada, dont les grandes lignes, pour le deuxième trimestre de 2018, se résument ainsi :
Nombre de postes vacants |
Salaire horaire moyen |
|
Secteur manufacturier |
16 630 |
20,30 $ |
Commerce de détail |
14 605 |
14,15 $ |
Soins de santé et assistance sociale |
13 570 |
20,20 $ |
Hébergement et restauration |
12 820 |
12,40 $ |
Services professionnels scientifiques et techniques |
8 440 |
28,85 $ |
Services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement
*Les données étant disponibles, j’ai pris celles du 2e trimestre plutôt que celles présentées dans l’article de référence. |
8 170 |
16,35 $ |
Le secteur du transport et de l’entreposage, pour la même période, fait état d’un manque à gagner de 5 865 employés, pour un salaire horaire moyen de 19,55 $.
Bien sûr, d’un trimestre à l’autre, ces données peuvent encore changer. Cependant, du premier au deuxième trimestre de cette année, le secteur manufacturier est resté en tête de liste, tandis que les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement continuent de fermer la marche. C’est au niveau du commerce de détail que la fluctuation a été la plus marquante, passant de 8 945 postes vacants à 14 605 en l’espace de trois mois.
Dès qu’on s’éloigne des grands centres, où la population est plus dense, le besoin de main-d’œuvre se fait sentir. C’est aussi le cas dans les régions présentant un faible taux de chômage, ou encore dans celles où la population est plus âgée.
Au premier trimestre, les régions de l’Outaouais (3,5 %), de l’Abitibi-Témiscamingue (3,3 %) et de Chaudière-Appalaches (3,0 %) souffraient le plus de la pénurie de main-d’œuvre. Non loin derrière, avec un taux de postes vacants de 2,9 %, arrivaient ex aequo la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et la Montérégie. À l’inverse, les régions de la Mauricie (1,7 %) et des Laurentides (1,8 %) semblaient alors les moins affectées.
Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, ce sont les petites entreprises qui font le plus les frais de cette pénurie de main-d’œuvre, soit celles de 1 à 4 employés et celles de 5 à 19 employés. Ces deux catégories présentent le même taux de postes vacants établi à 4,3 % au deuxième trimestre 2018. Pour les entreprises de 20 à 49 employés, ce taux diminue un peu pour se situer à 3,6 %. À partir de 50 employés et plus, les entreprises s’en tirent avec un taux de postes vacants oscillant entre 2,4 % et 2,5 %.
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